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Accueil - Interventions en séance publique - Journées parlementaires Evian 2005

Discours de Josselin de Rohan, Président du Groupe UMP au Sénat

Après le Printemps des déconvenues, l’Eté de la sécheresse, voilà qu’on nous promet l’apocalypse pour l’Automne.

Dieu merci, le pire n’est jamais certain, même si la conjoncture semble peu riante.

La très forte hausse du prix du pétrole, la faible croissance de notre économie, le fléchissement de la consommation, l’inquiétude pour l’emploi pèsent sur le moral des Français.

A l’inverse, la décrue du chômage amorcée ces derniers mois constitue un signal encourageant. Aussi devrions-nous faire nôtre cette maxime de Jean MONNET que le photographe Yann ARTUS-BERTRAND a choisie comme devise « l’important, ce n’est pas d’être optimiste ou pessimiste, mais d’être déterminé ».

Les Français n’attendent pas de leurs gouvernants ou de leurs représentants qu’ils reflètent leurs états d’âme, leurs interrogations ou leurs peurs mais qu’ils apportent des solutions à leurs problèmes et des raisons de croire en l’avenir.

Notre détermination doit se manifester dans trois directions : le rétablissement de nos finances publiques et de nos comptes sociaux, la poursuite des réformes entreprises depuis 2002, la préparation des échéances futures.

Le déficit de nos finances publiques et celui des comptes sociaux entraînent un remboursement annuel de la dette supérieur à 1000 milliards d’euros. Cette ponction, égale au produit de l’impôt sur le revenu, maintient à un taux excessif le poids des prélèvements obligatoires et obère les générations futures. Comme le disait l’économiste Marc de SCITIVAUX, lors du colloque de l’UMP sur l’économie, « nous avons mangé l’argent de nos parents et, maintenant, nous mangeons celui de nos enfants ».

Aussi, la réduction de la dépense publique est-elle une condition du redressement de notre économie et c’est sur la structure même de la dépense publique qu’il faut porter nos efforts.

Diminuons le nombre des agents publics et utilisons les départs à la retraite pour nous donner des marges. Cela implique la suppression des doubles emplois issus de la décentralisation, la diminution du nombre des administrations centrales, le redéploiement des effectifs en surnombre vers les secteurs déficitaires.

La mise en œuvre de la LOLF permettra au Parlement une meilleure appréciation des critères de la dépense publique et de sa pertinence, la possibilité de mieux suivre son application et d’en corriger l’exécution. Elle constitue une vraie révolution dont nous devons mesurer toute l’ampleur et nous approprier tous les avantages. Qu’il s’agisse de la loi de Finances ou de la loi de Financement de la Sécurité Sociale, nous exercerons notre pouvoir de contrôle dans le souci d’aider le gouvernement à traquer les dépenses inutiles et à leur substituer les dépenses nécessaires, à réaliser de véritables économies, à vérifier que les aides et concours publics ne soient pas détournés de leur objet, à veiller à ce que les prélèvements fiscaux ou sociaux soient compatibles avec les capacités contributives de nos concitoyens.

Le retour à une saine gestion des finances publiques ne relève pas du dogme ou du seul souci d’être fidèle à nos engagements européens, mais de la conviction qu’un Etat qui vit durablement au dessus de ses moyens n’est pas un Etat fiable ou crédible, mais un Etat faible et peu digne de respect.

Les réformes engagées depuis 2002 par les gouvernements de Jean-Pierre RAFFARIN et Dominique de VILLEPIN doivent être poursuivies et prolongées.

Il ne faut pas attendre pour éliminer tout ce qui retarde, freine ou bloque dans le domaine législatif ou réglementaire la libération des énergies, la création d’emplois ou la recherche d’une bonne administration.

Les mesures adoptées par le gouvernement pour introduire plus de flexibilité dans l’embauche des salariés, rendre le travail plus rémunérateur que l’assistanat, contrôler plus étroitement l’affectation des allocations et responsabiliser davantage les allocataires vont dans le bon sens.

Les efforts menés pour rendre notre fiscalité plus juste, plus lisible et plus compétitive rencontrent notre adhésion. La réduction du nombre des tranches imposables, la détermination d’un niveau de prélèvement maximal pour l’impôt sont des progrès importants dans la voie des allègements d’impôts pour les détenteurs de revenus moyens. Nous souhaitons qu’une étroite concertation associe le gouvernement et sa majorité pour l’élaboration de ces mesures, notamment pour celles qui touchent à la fiscalité sur le patrimoine. Un accord sur ce point devra être trouvé avant que ne s’engage la discussion des budgets afin que celle-ci soit conduite dans la clarté et la loyauté.

Des évènements récents et douloureux ont mis en lumière la crise du logement et les insuffisances du logement social. Un important effort doit être réalisé d’urgence pour éviter le renouvellement des drames de cet été, mais nous souhaitons que soit fortement encouragée une politique d’accession à la propriété répondant aux aspirations profondes de la population.

Nous veillerons à la mise en œuvre des réformes décidées depuis 2002. L’élaboration de ces réformes et leur lancement, particulièrement celle des retraites, de la sécurité sociale ou de l’Education nationale, ont été difficiles et méritoires. Dans le domaine de l’Education, ni la démagogie, ni les corporatismes et encore moins l’immobilisme ne doivent avoir raison des décisions prises pour appliquer les grands axes de la réforme.

Nous sommes un beau pays qui, depuis longtemps, compte des trains sans passagers, de nombreux jours sans travail, des hôpitaux aux lits sans patients, des guichets administratifs sans clients, des enseignants sans élèves, des sans-papiers avec la CMU et, même, des RMistes britanniques ! Est-ce faire preuve de trop d’audace que de souhaiter une remise en ordre dans ces domaines sans passer pour des esprits rétrogrades ou des extrêmistes ? Si le mal de changer est toujours moins grand que le mal de souffrir, pourquoi attendre pour changer ?

Préparons enfin les échéances futures sans fièvre ni passion mais avec méthode et réflexion.

Pour des raisons sur lesquelles il n’est pas besoin de revenir, le débat qui aurait dû opposer, en 2002, les tenants d’une société de liberté ouverte reposant sur l’économie de marché aux tenants des vieux schémas étatistes et paleo-marxistes a été occulté.

2007 doit être l’occasion d’une confrontation entre ceux qui souhaitent voir notre pays s’engager résolument dans la voie de la modernité en se dotant des armes nécessaires pour faire face à ses défis et ceux qui, par opportunisme ou conviction, restent attachés aux schémas et aux idéologies d’antan.

Le parti socialiste n’échappera pas à ce dilemme et devra choisir entre la réalité et l’illusion, entre le passé et l’avenir, entre l’isolement ou le ralliement aux idées du social libéralisme. Mais, nous-même, ne pourrons nous dispenser de mettre à profit le délai qui nous sépare des échéances de 2007 pour réfléchir aux orientations que nous voulons donner à notre société et élaborer un modèle conciliant dynamisme économique et justice sociale.

Cette réflexion, nous l’avons commencée sous l’impulsion du président de notre mouvement. Nous répondrons à son vœu de la mener sans préjugés, librement et dans un esprit de dialogue et d’écoute. Les conventions auxquelles nous avons participé ont enrichi le débat et dégagé d’intéressantes perspectives pour l’avenir.

Le monde change vite et profondément, nous le savons bien, et nous n’ignorons pas les efforts importants et soutenus que nous devons accomplir, les réformes fondamentales que nous devons réaliser pour nous accorder avec la mondialisation, non pour la subir. Je suis de ceux pourtant qui se refusent à opposer le changement à la fidélité.

Les idéaux de liberté, de souveraineté, de solidarité qui sont les valeurs de la République conservent toute leur force dans les temps que nous vivons. On peut aborder de nouveaux rivages sans oublier ses origines et ses attaches. Nous ne sommes des adeptes ni de la table rase, ni du grand soir même si, pour épouser notre siècle, nous devons remettre en cause nos modes de pensée, de vie ou de gestion, nos habitudes et nos pratiques.

Nous ne pourrons rien fonder de solide ni de durable si nous sommes incapables de rendre confiance aux Français ni de maintenir notre unité.

La France dispose d’entreprises performantes productives et d’un tissu industriel fort, d’une démographie dynamique, de territoires attractifs, d’infrastructures de qualité. Il faut que cesse l’entreprise de dénigrement, de démoralisation et d’autoflagellation à laquelle se livrent avec une complaisance morbide les tristes chantres du déclin français. Elle est l’alibi de toutes les démissions et de tous les renoncements. On ne mobilise pas un peuple en le désespérant. Or, il nous faut rassembler les énergies, stimuler les initiatives, secouer les inerties, bousculer les routines. Cela demande du courage, aux gouvernements comme aux gouvernés. Pour peu qu’on leur montre le chemin, qu’on leur parle un langage de vérité, qu’on agisse avec bon sens et persévérance, on recueillera l’adhésion de nos compatriotes à l’effort de redressement auquel ils sont conviés. Toute autre politique est indigne de la France.

S’agissant de l’unité, regardons ce qui se passe dans le camp d’en face pour en tirer des leçons.

Les socialistes, pour l’heure, nous jouent la Star Academy. Vincent, Arnaud et Henri ont été éliminés la première semaine pour n’avoir pu chanter ensemble l’Internationale. Martine n’a pu tenir en deuxième semaine parce que son répertoire était ringard, ni Laurent la semaine d’après parce qu’il chante faux. Jack quittera bientôt la compétition parce que les chansons de Tonton ne sont plus à la mode. La finale aura lieu en novembre, au Mans. Elle opposera peut-être François et Dominique. Vous pourrez voter pour les départager. Un bon conseil : éliminez-les tous les deux parce qu’ils nous brouilleraient avec la musique !

Pour que la machine à perdre ne nous broie pas inexorablement, nous voulons que notre mouvement, nos groupes et le gouvernement unissent leur action jusqu’au terme de la législature en se consacrant à l’essentiel : le retour de l’emploi, la croissance. L’opinion se détournera inéluctablement d’un camp qui ne saurait pas faire prévaloir l’intérêt général sur les ambitions particulières, la cohésion sur la division.

Ne nous leurrons pas, il ne manquera personne à l’appel, à Gauche, le lendemain du second tour des élections présidentielles : ni la conservatrice du Parc de la Préhistoire Marie-Jo Buffet, ni l’agitateur de Bègles, ni Bové l’Attila des OGM, ni même le petit Lénine de la Poste. Ils seront tous là et de grand appétit devant la perspective du pouvoir, même derrière la bannière trouée du socialisme.

L’heure des choix viendra, l’heure des campagnes aussi. Pour l’instant, il faut réussir. Nous avons besoin de toutes les bonnes volontés et de tous les talents. L’union, mes chers collègues, n’est ni un luxe, ni un slogan, l’union n’est pas l’uniformité, ni le conformisme, elle est à l’égard de ceux qui nous soutiennent une ardente obligation, une exigence morale.

Mais si, par malheur, nous n’étions pas capables de maintenir une unité qui fait notre force, nous encourerions une sanction d’autant plus rude qu’ayant eu en main tous les atouts, nous n’aurions pas su nous en servir.

Parce que nous refusons pour notre pays la confusion, les déchirements et l’impuissance, parce que nous voulons sortir vainqueurs des rendez-vous de 2007, nous nous emploierons, jour après jour, patiemment mais avec ténacité, à construire ensemble une France plus forte, plus moderne, plus juste et qui regarde enfin l’avenir avec confiance.

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