Jean-François Humbert :

L’O.P.A. hostile de Mittal Steel sur Arcelor suscite beaucoup d’émotion. Mittal Steel société dont la famille fondatrice détient 80 % du capital - n’a pas donné d’explications plausibles, ni concept industriel clair, ni garanties pour la préservation des sites existants. Aucune concertation n’a eu lieu.

Nous sommes favorables à la compétition économique, source de croissance, mais nous voulons un combat loyal, à armes égales, avec des règles claires. Ce n’est pas le cas de Mittal Steel.

Des milliers d’emplois sont menacés. Arcelor représente 95 000 salariés, dont 78 000 dans l’Union européenne et 27 000 en France. Le 1er février, les gouvernements français et luxembourgeois se sont déclarés opposés à ce projet.

Quelles actions comptez-vous mener avec nos partenaires européens pour préserver l’emploi et pour que la grande aventure de la sidérurgie française, notamment lorraine, ne s’arrête pas là ? N’est-il pas urgent de définir une véritable stratégie industrielle européenne ?

Thierry Breton, ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie :

Dès que nous avons appris les intentions de Mittal Steel envers Arcelor, le Premier ministre m’a demandé de recevoir sans délai les présidents des deux groupes, ce que j’ai fait depuis. Ils m’ont indiqué que le projet industriel n’est pas finalisé, ce dont je me suis inquiété. Nous devons créer les conditions d’une solution favorable à tous, salariés, clients, actionnaires, ceci à l’échelle européenne. Arcelor est née grâce à la coopération européenne, entre la France, le Luxembourg, l’Espagne, l’Allemagne et c’est sans complexes, entre partenaires européens, que nous avons décidé d’être très vigilants, tous ensemble ! Nous attendons de voir quel sera le projet industriel, nous sommes mobilisés, dans l’intérêt de l’emploi et de la sidérurgie européenne !