I -DERNIERS SONDAGES ET TENDANCES
Grands partis dans la Knesset actuelle / Prévisions sièges 2003
Likoud 21 / 31
Travaillistes 25 / 19
Shinoui 6 / 16
Shass 17 / 11
Les élections devraient se traduire par une Knesset (120 membres) aussi atomisée que la précédente.
Les travaillistes et l’ensemble de la gauche devraient connaître une défaite par suite de dissensions internes et de la campagne d’Amram Mitzna. L’alliance avec Sharon a accentué les divisions. Plus grave, le parti travailliste vieillit et ne paraît plus capable d’attirer les fractions dynamiques de l’électorat et les nouveaux immigrants russophones.
La victoire annoncée du Likoud risque de s’avérer relative : multiplication de scandales à propos de corruption et d’achat de votes, mettant en cause Ariel Sharon.
La surprise du scrutin pourrait être la percée du Shinoui - parti laïciste opposé aux partis religieux (Shass en régression) -. Ce parti attire des sympathies à gauche et dans l’élite ashkénaze tout en soutenant la politique Sharon sur le conflit israélo-palestinien et sur l’économie. Cet électorat paraît volatile et son responsable Tommy Lapid plutôt imprévisible. La formation pourrait être délicate à intégrer dans un gouvernement.
II -PROBLEMES DE L’AVENIR
La question centrale paraît aujourd’hui celle de la coalition que formera Ariel Sharon au lendemain de sa victoire. Il n’a jamais caché sa préférence pour la reconduction d’une union nationale rassemblant autour du Likoud le parti travailliste et au moins un parti religieux. Le complément pouvant être assuré soit par le Shinoui, soit par l’extrême droite et les autres partis religieux.
Le parti travailliste semble beaucoup plus réticent qu’il y a deux ans à intégrer cette coalition, conscient d’y avoir laissé l’essentiel de sa crédibilité.
Quelle que soit la configuration retenue, les menaces d’enquêtes judiciaires pesant sur Ariel Sharon aussi bien que l’atomisation de la prochaine Knesset risquent d’ouvrir une nouvelle période d’instabilité sur le plan interne et donc d’immobilisme dans la gestion du conflit israélo-palestinien.
Pour tenter de résoudre l’impasse et surmonter : l’usure des 2 partis ; la peur de la société israélienne et le désespoir des Palestiniens, il faudra unir les efforts du « quartet » qui regroupe les Etats-Unis, la Russie, l’Europe et les Nations Unies et dresser une véritable feuille de route pour le futur. En 2000, l’espoir était presque atteint ; il est souhaitable de reprendre le dialogue.