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Janvier 2007

Les enjeux de la crise somalienne

Lors de son indépendance en 1960, la Somalie fut formée de l’addition de l’ancienne Somalie britannique et de l’ancienne Somalie italienne. Dès ces années, le régime de Mogadiscio ne cessa de se lancer dans une politique de pan-somalisme visant à regrouper tous les peuples somaliens vivant qui, à Djibouti, qui, en Ethiopie, qui. encore, au Kenya. Soutenue à l’époque par les Soviétiques en 1975, la Somalie se lança dans une guerre contre l’Ethiopie qu’elle perdit, notamment à la suite d’un renversement d’alliance, Moscou ayant décidé de soutenir le nouveau dictateur rouge qui avait pris le pouvoir à Addis-Abeba. Depuis cette époque, le territoire de la Somalie indépendante a éclaté en une série de micro états : le Somaliland qui correspond, grosso modo, à l’ancienne colonie britannique, le Puntland et la Somalie à proprement parler, celle dont s’inquiète nombre de pays en 2007.

Car l’ensemble somalien revêt une importance géopolitique considérable. En effet, la Somalie est un boulevard d’où on peut surveiller les routes maritimes qui sortent du Golfe persique en direction soit de la mer Rouge, soit de l’Afrique du Sud et du continent africain, pour revenir vers l’Europe ou l’Amérique du Nord. D’un côté, la Somalie se trouve située entre la péninsule arabique et ses immenses réserves d’hydrocarbures et, de l’autre côté, non loin de l’Ethiopie dont le principal atout est d’être à l’origine de certaines sources du Nil. La Somalie, pays relativement unifié ethniquement et religieusement, est cependant la proie d’une atomisation tribale qui fait le jeu des puissances régionales. De tout temps, l’Ethiopie et

son éternel rival l’Egypte se sont affrontées par chef de clan interposé. Sur un autre plan. depuis une dizaine d’années, l’état de morcellement du pays a rendu plus facile le progrès de l’islamisme et l’infiltration du terrorisme. L’islamisme prend une tournure particulière en Somalie et dans la Corne de l’Afrique pour la raison que l’islam y connaît une sorte d’expansion silencieuse très importante. Ainsi, depuis une dizaine d’années, l’Ethiopie est-elle devenue un pays à majorité musulmane alors qu’elle est l’une des plus vieilles terres chrétiennes du monde : ceci s’explique par l’activité des « missionnaires » venus d’Arabie Saoudite, qui prêchent le Coran. tout en se livrant à une politique d’aide sociale en faveur des populations déshéritées. La présence d’un islamisme dans cette Corne de l’Afrique où la France à des intérêts directs avec la République de Djibouti où sont stationnés à peu près. en permanence, 3.500 soldats est perçue par beaucoup de pays occidentaux comme une menace pour l’ensemble de la zone, y compris le Kenya et la Tanzanie. où sur leur littoral côtier vivent d’importantes minorités musulmanes. En outre. cette crise somalienne s’articule aussi avec la crise du Soudan et les relations très difficiles de l’Ethiopie avec l’Erythrée devenue indépendante. Il y a donc là un jeu très compliqué auquel il faut ajouter la politique de la Chine désireuse par tous les moyens de soutenir le régime soudanais de Khartoum, en raison d’intérêts pétroliers et aussi pour se servir du Soudan comme d’une hase vers l’Afrique centrale francophone. Il ne faut pas non plus oublier le rôle des Israéliens pour lesquels la mer Rouge constitue un accès vital à l’océan Indien tant sur le plan économique, que militaire.

C’est donc dans un contexte particulièrement complexe que se déploie cette guerre contre les milices islamistes somaliennes et pour la réinstallation dans la partie de la Somalie actuelle -qui n’est ni Somaliland ni Puntaland- d’un régime « démocratique » et en tout cas non hostile à l’Occident.

Les enjeux de cette crise qui durera certainement longtemps dépassent largement les régions déshéritées où elles se déploient. Premièrement parce que les sous-sols de la Somalie y contiennent du gaz et du pétrole, deuxièmement parce que ce sont tous les équilibres de l’Afrique orientale et de l’Afrique centrale qui sont en jeux dans un mouvement où un islam, particulièrement offensif, se conjugue avec l’expansionnisme chinois pour évincer les Européens, notamment les Français de l’Afrique. et opérer sa jonction avec l’islamisme venu du Maghreb. De toute façon, il y a là une histoire à suivre...

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